MANIFESTE POLITIQUE DE LA LIGUE DE DÉFENSE NOIRE AFRICAINE (LDNA)

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version 2.7.3

Update : 22 juin 2020, modifications substantielles des définitions du glossaire.

Introduction

Dans ce manifeste politique, nous la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), signalons un certain nombre de fléaux sociaux majeurs qui touchent indifféremment, mais distinctement, les « Afro-descendants » des quatre coins de la Terre. Voici la liste de ces fléaux dont appelons à l’éradication :

A) Pour le bénéfice des afro-descendants de la diaspora et des négro-africains du continent, nous déclarons comme inéluctable :

  • L’arrêt des appellations exogènes et discriminantes, au profit de désignations endogènes et valorisantes.

B) Pour le bénéfice de la diaspora afro-descendante marrone1, nous déclarons comme inéluctable :

  1. La fin des discriminations, liées au racisme, à la Négrophobie et à l’Ethnohiérarchisme.
  1. La fin des violences policières.
  1. La fin d’un cycle d’injustices, initiées contre les captifs de l’esclavage transatlantique et héritées par leurs descendants.


C) Pour le bénéfice des populations africaines du continent Africain est également inéluctable :

  1. La fin du néo-colonialisme culturel, linguistique, religieux, politique et économique.
  2. La fin d’un cycle d’injustices qu’ont infligé tour à tour : l’esclavagisme arabo-musulman et européano–catholique, le colonialisme et le néo-colonialisme.

GLOSSAIRE

Ethnie : Ensemble de personnes que rapprochent des ancêtres communs.

Ethnocentrisme : tendance à juger les autres ethnies selon le système de valeurs de sa propre ethnie.

Race : selon Arthur de Gobineau (1853) dans son essai « De l’inégalité des races humaines« , la race est une catégorie de l’espèce humaine dont dépendent des traits héréditaires physiques, cognitifs et moraux, tandis que pour le philosophe Anténor Firmin (1885) dans son essai « De l’égalité des races humaines« , elles n’héritent que de traits physiques. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le mot est devenu très péjoratif, ces théories qui se réclamaient du darwinisme ayant été refutées depuis par la science.

  • vieilli : une « lignée familiale » [ex : «Si la race de ce prince est une fois éteinte, les habitants, déjà façonnés à l’obéissance,…» Machiavel. (1571). Le Prince : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6299735k/f34.item.r=race.zoom)]
  • etymologie : viendrait de l’aphérèse du latin generatio («Génération, généalogie.») dont le préfixe geno– signifie « enfanter » et dont le suffixe –ratio signifie « Calcul, compte ».

Racisme : idéologie qui hiérarchise les êtres humains selon des « races », dans le sens donné par la théorie de Arthur de Gobineau. Avant le racisme, les peuples se divisaient entre peuples libres et peuples d’esclaves.

Raciste : individu qui croit en l’existence de races et à leurs inégalités comme l’a développé Arthur de Gobineau, dans son essai « de l’inégalité des races humaines ». tendance forte chez les individus racistes à l’expression de xénophobie pour celles·ceux qui ne sont pas de leur « race ».

Racialisme : idéologie multiforme, dont le dénominateur commun est de faire dépendre héréditairement des prédispositions morales, et/ou traits cognitifs à certaines catégories de l’espèce humaine.

Ethnohiérarchisme : idéologie qui nie l’existence des races et de toute dépendance entre l’ADN et des prédispositions morales, et/ou traits cognitifs mais qui met des opérateurs de comparaison entre les ethnies.

Ethnodifférentialisme : idéologie qui nie l’existence des races, mais qui fait dépendre de l’ADN des prédispositions morales, et/ou traits cognitifs.

A) Pour tous les afro-descendants de la diaspora et les négro-africains du continent

Dans ce manifeste politique, nous la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat suivant. Nous, les africains d’Afrique subsaharienne et les afro-descendants issus de la diaspora sommes nommés par trop de noms. Ces noms sont hérités des siècles où l’ Occident avait décidé de séparer l’humanité entre les « blancs » et les autres, afin de justifier et de pérenniser un système de prédation basé sur une hiérarchisation fantaisiste de l’humanité.

Ces différentes manières de nommer le groupe que nous sommes, et qui ne correspondent donc à aucune réalité endogène, sont les suivantes :

  • Africains : Ce nom, bien qu’ancien, désigne en réalité un petit royaume Amazigh de la Tunisie du nom d’Ifriqiya habité par les banou ifren (fils d’Ifren) selon les auteurs anciens, Il est donc désormais incohérent d’imposer ce toponyme réducteur et inadéquat à tout un continent et à sa population.
  • Gens de couleurs : Cette appellation, issue de la période esclavagiste, servait à désigner les personnes d’origine « africaine » ayant obtenu une pseudo-liberté dans les colonies. Participant d’un découpage de l’humanité entre colorés et incolores (blancs), elle sous-entend ainsi que les incolores seraient “normaux”, et que les gens de couleurs souffriraient d’un problème de pigmentation, d’une peau trop tachée de mélamine qui justifierait qu’on les désigne ainsi. Il est désormais incohérent de maintenir une telle appellation.
  • Noirs : Ce nom est celui d’une couleur qui si elle définit la peau de certaines personnes, ne définit en rien ce qu’elles sont humainement et culturellement. Les personnes désignées comme « noires » remplissent en réalité une gamme chromatique allant du noir-rouge foncé (ébène) au marron clair : on a jamais vu de « noirs » noirs comme du charbon ! Il est donc impropre de désigner une partie de l’humanité par une couleur de peau qui n’a jamais existée ! Notons à cet effet que les personnes se reconnaissant comme « blanches » s’échelonnent également dans une gamme chromatique allant du rosé pâle et rosé bleu à une couleur marron (en cas d’exposition solaire), mais jamais ne s’est vu une personne dite « blanche » comme le blanc d’une feuille de papier !
  • Créoles : Ce nom de l’espagnol criollo, lui-même dérivé du portugais crioulo qui signifiait « serviteur nourri dans la maison »désigne les européens nés dans les colonies européennes, et c’est bien plus tard qu’il fut appliqué aux personnes d’ascendance africaine, nées dans les colonies et réduites en esclavage. Ce terme vient du ne fut appliqué aux populations noires que pour les séparés en deux groupes, d’une part les bossales qui sont nés en Afrique, qui furent razziés, transporté à fond de cales de bateaux négriers, et qu’il fallait rendre docile. D’autre part, les créoles qui sont nés dans la colonie et n’ont jamais connu la liberté, pour cette raison ils étaient utilisés dans le processus de résignation des bossales. Ce nom pose fortement problème, maintenant que son étymologie est connue.

Solutions proposées

La Ligue de Défense Noire Africaine propose une approche plus historique de cette problématique. Consciente des travaux d’Anténor Firmin qui a démontré à la société anthropologique de Paris en 1885 l’égalité des races humaines.

Consciente des travaux de Cheikh Anta Diop qui, à la suite de Firmin, a démontré lors du Colloque international d’égyptologie du Caire en 1974, la parenté culturelle et linguistique entre la civilisation Égypto-nubienne et les populations dites « négro-africaines » contemporaines, consciente également que les « négro-africains » ayant fondé la civilisation Égypto-nubienne, nommaient leur territoire kmt « kemet », consciente également qu’ils nommèrent la région comprenant la Haute-Égypte et la Nubie du nom de Koush kȝš, territoire à l’origine de leur civilisation – avec pour capitales successives Kerma, Napata, puis Méroé – et dont la culture se pérennise dans les populations « négro-africaines » contemporaines du continent.

Nous proposons en conséquence que soient nommées :

  1. KOUSHITES les personnes dénommées comme “noir·e·s”, ou “africain·e·s”.,
  2. DIASPORA KOUSHITE, les personnes dénommées “afrodescendant·e·s”,
  3. KAMA : le continent nommé à tort « Afrique ».

Nous aspirons désormais à être nommés « Koushites » et non « Noirs ».

Dès que cette appellation sera popularisée et que les personnes concernées se seront réappropriées leur héritage culturel, nous renommerons la Ligue de Défense Noire Africaine en Ligue de Défense Koushite.

B) Pour la diaspora « afro-descendante »

1) Fin des discriminations par le Racisme, la Négrophobie et l’Ethnohiérarchisme

Nous, la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat suivant que les expressions de toutes les formes de racismes ont des effets dévastateurs pour les victimes, à savoir :

  • La pérennisation d’un monde violent et d’inimitié qui n’est pas la société que nous espérons pour nous, et les futures générations.
  • Le sabotage de l’avenir d’une jeunesse dont on nie sciemment l’histoire, les origines, la culture ancestrale. Ce sabotage annihile ainsi tout le potentiel de cette jeunesse et transforme de probables futurs docteurs, chercheurs, ou entrepreneurs en jeunes désabusés et paupérisés.
  • L’entretien des complexes d’infériorités et des formes d’aliénations coloniales des populations anciennement colonisées, par une valorisation excessive d’une politique assimilationniste, aliénante et réificatrice, menant à des comportements autodestructeurs (dépigmentation de la peau, alcoolisme, maltraitances, suicide, etc.)

Solutions proposées

Afin de sortir de ce cercle vicieux, nous la Ligue de Défense Noire Africaine demandons :

  1. La création au sein de chaque tribunal municipal d’une Section des Affaires de la Délinquances Xénophobes (SADX), capable de traiter et de juger rapidement des cas de xénophobie, de racisme systémique, de négrophobie ou d’ethnohiérarchisme signalés par des victimes. Cette instance sera habilitée à délivrer des amendes aux malfaiteurs.
  2. La création d’un Service National d’Assistance Juridique Multilingue (SNAJM) aux profit des victimes de xénophobie, de racisme systémique, de négrophobie ou d’ethnohiérarchisme ne maitrisant pas les rudiments de la langue française, afin d’accompagner de façon physique ou dématérialisée, ces personnes dans leurs démarches juridiques, qu’elles soient étrangères, ou migrantes.
  3. La création d’un Musée des Mauvais Hommes dans le Palais de la Porte Dorée à Paris – pendant négatif du Panthéon dont la devise est « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ». Ce musée de la Porte Dorée, anciennement musée des Colonies de 1931 à 1935, permettra d’enseigner pédagogiquement à un public large – élèves des écoles françaises, élèves étrangers, touristes, etc. – les raisons pour lesquelles le racisme et le racialisme, dont les nouveaux avatars sont l’ethnohiérarchisme et l’ethno-différentialisme, sont des ignominies qui doivent révulser les esprits empreints de Liberté, d’égalité et de fraternité. Seront exposées dans ce musée des Mauvais Hommes au moins une statue de chaque personnage historique français dont l’apport à la France ou à l’humanité est entaché de propos racistes, d’actes racistes, déculturants ou ethnohiérarchisants (Voltaire, Montesquieu, Napoléon Bonaparte, Charles de Gaulle, etc.). Seront également exposées les œuvres d’art dépeignant les situations ou comportements ethnohiérarchistes (le rapt de la négresse de van Couwenbergh2, l’olympia de Manet, etc.). Ce musée pourrait être nommé le musée des Racistes ou le Musée de la honte.
  4. La création d’un Institut d’Étude National de l’Histoire et des Cultures des Peuples d’Afrique (IENHCPA). Cet institut aura pour rôle d’intégrer la culture africaine à la culture française par l’étude et l’enseignement. Afin de rendre égaux africains et français face au traitement de leur histoire, comme elle est enseignée en France, cet institut ne pourra être composé d’une majorité de spécialistes non-africains de l’Afrique, non-sens déjà pointé par l’UNESCO3.
  5. L’apposition systématique de notes d’avertissement et de contextualisation aux œuvres écrites, ou filmographiques dont le contenu peut influencer le lecteur vers l’adoption, la justification ou la sacralisation d’une forme de racisme (ex : Autant en emporte le Vent, etc.)
  6. Une Réforme de l’éducation nationale afin de réduire l’ignorance et développer l’enseignement de l’histoire des africains par des historiens africains dans les écoles Françaises, afin d’aider les générations qui gouvernerons la France demain à faire des liens entre les individus et les civilisations dont ils sont originaires, ou dont leurs camarades sont originaires. La France d’aujourd’hui ne peut plus prétendre à une « mission civilisatrice de la France » ou à un quelconque rôle positif à la colonisation pour légitimer les décisions politiques à l’origine de sa richesse et de sa position géostratégique actuelle4. En effet, il est injustifié d’enseigner que l’essor de la France est le fait des seules communautés hexagonales comme les bretons, les corses, ou percherons mais il faut y ajouter les africains de l’Ouest, du centre et les populations d’Outre-mer.

2) Fin des violences policières :

Concernant le problème des violences policières, nous la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat qu’il y a trop de personnes décédées dans les mains de la police nationale française. Si certain·e·s pensent qu’il est indigne de comparer les meurtres perpétrés par la police américaine à ceux commis par la police française sur des personnes d’origine africaine. Rappelons qu’il est injustifiable et anormal que des policiers chargés de maintenir la paix, et de protéger la vie des citoyens soient ceux-là mêmes qui retirent la vie aux citoyens. Enfin, il est temps que des mesures politiques soient prises pour arrêter une violence policière devenue norme (contrôle au faciès, tutoiement injustifié, invectives, maltraitance, etc)

Solutions proposées

C’est pourquoi, nous la Ligue de Défense Noire Africaine proposons pour les policiers souffrants des contrecoups de la violence qu’ils subissent des délinquants auxquels ils sont régulièrement confrontés :

  1. Soumission obligatoire à des contrôles, par la médecine du travail, de l’état psychologique des policiers travaillant en zone sensible, selon la fréquence d’un examen par semestre, et éventuellement par trimestre à la demande personnelle d’un fonctionnaire de police ou de son supérieur.
  2. Obligation de délivrer un récépissé, à toute personne contrôlée, permettant de limiter les contrôles légitimes à deux par jour et par personne.
  3. Obligation pour les aspirants policiers, lors des tests de recrutement, de passer un test dit d’antiracisme – avec un coefficient majeur –, afin de permettre l’évacuation des personnes à l’esprit tourmenté de la fonction de gardien de l’ordre et de la paix.
  4. Obligation, dans le cadre d’une formation antiraciste annuelle continue des policiers, de suivre des cours sanctionnés par un examen. Ces cours et stages porteront sur le racisme et le racialisme, selon les recherches les plus récentes en sciences sociales (histoire sociale et culturelle, sociologie, anthropologie et postcolonial studies).
  5. Imposition d’un système de discrimination positive à l’embauche lors des recrutements des forces de polices, dont bénéficieraient les personnes dont au moins un parent est extra-européen. Ce solution permettra, à la fois de diversifier les échanges culturels au sein de la police et donc d’y amoindrir le racisme, et d’autre part, de faciliter l’intégration des enfants d’immigrés et leur valorisation sociale par d’autres moyens que le modèle assimilationniste qui nie aux nouveaux citoyens son enracinement à une terre natale, comme en bénéficient les Bretons ou les Auvergnats.

3) Fin du cycle des injustices, infligées aux les captifs déshumanisés de l’esclavage transatlantique et transmises à leurs descendants

Nous, la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat que si la Gaule et les Gaulois ne sont plus, la France existe. Et la France a légalisé, par le Code Noir de 1685, les pires tortures sur 20 générations d’hommes et de femmes, spoliés de leurs libertés, de leurs familles, de leurs enfants, et de tout salaire pendant 400 ans ! De plus, ni ces hommes, ni ces femmes, ni leurs descendants n’ont jamais reçu les réparations qui elles seules peuvent rétablir la Justice, et réhabiliter la France.

Solutions proposées

Résolus à mettre un terme à cette injustice dont les effets secondaires sont si violents et incalculables, nous la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), proposons :

  1. L’abrogation officielle du Code Noir de 1685, afin d’exposer et d’enseigner ses atrocités et de pointer les responsabilités.
  2. L’abrogation de l’article V du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises du 27 avril 1848, entraînant le remboursement des sommes versées.
  3. L’établissement d’un Fond National Français pour les Réparations des Crimes Contre l’Humanité (nommé ici « le Fond pour les Réparations ») : ce fond aura pour rôle d’organiser le versement mensuel d’argent aux familles de descendants d’esclaves sur 2 fois le nombre d’années volées : soit 800 ans. Il pourra être alimenté, soit par une taxe sur les recettes touristiques des nombreux domaines et monuments dont la construction ou l’agrandissement n’aurait été possible sans l’apport en richesse et en travail gratuit des esclaves qui ont fait la richesse de la France par la vente à toute l’Europe du sucre de canne qu’ils produisaient. Ainsi fait l’usufruitier de ces Trésor Nationaux sera ce Fond pour les Réparations. Ces trésors donnant un rayonnement international à la France, une taxe aéroportuaire pourra être versée à ce Fond pour les Réparations.
  4. Les familles5 ayant bénéficié de l’article V du décret d’abolition du 27 avril 1848 et ayant hérité de biens mal acquis devront elles aussi participer à l’effort national des réparations au cas par cas.
  5. L’édification d’un Mémorial de l’Esclavage avec sa Flamme du Souvenir de l’Esclave Africain Inconnu afin de redonner une dignité et un lieu de mémoire à tous ces esclaves qui ont été enterrés au fond des champs comme le stipule l’article 11 du Code Noir6, ou en bordure de mer.
  6. L’effacement dans l’espace public des noms des personnes responsables de crimes que la Justice n’a pas pu juger ou d’apologie de crime contre l’Humanité (ex: Louis XIV, Napoléon Bonaparte, Joséphine de Beauharnais, Colbert, Jules Ferry, Charles de Gaulle, Mitterand, etc.)
  7. La promulgation d’un nouveau jour férié en France et dans les pays africains francophones : ainsi le 4 Février sera une fête nationale en l’honneur du premier décret de l’abolition de l’esclavage de 1794. En l’honneur aussi des révolutionnaires français qui ont été précurseurs, car c’est fort des échos lointains de la révolution de 1789 que les africains réduits esclavage dans les colonies françaises ont arraché leur liberté en 1794. Cette date est donc propice à redonner de la fierté à toute la nation Française. Ainsi le peuple Français n’aura plus à se sentir honteux des crimes du passé puisqu’ainsi chacun pourra se réjouir de l’abolition de l’esclavage, et qu’en tout temps ce jour férié enseignera qu’il faut être vigilant et qu’il est noble de lutter contre les injustices.

C) Pour les Afro-descendants d’Afrique

1) fin du néo-colonialisme culturel, linguistique, religieux et économique

Nous, la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat que l’Afrique est encore et toujours pillée, spoliée, volée, exploitée. Aussi la France, ne s’est pas encore complètement débarrassée ni de son complexe de supériorité envers ce continent7, ni des moyens, outils et personnels d’expropriations malsaines des matières premières de l’Afrique, dont elle semble disposer gratuitement grâce à la complicité des dictateurs qu’elle place et entretient – par des réseaux occultes – au pouvoir des pays d’Afrique francophone. Ainsi, le pétrole, l’uranium, le coltan, l’or, etc. non jamais autant profité à la richesse de la France, tout en condamnant à une nouvelle forme de servitude les populations autochtones de l’Afrique.

Nous constatons également l’intérêt porté par l’actuel président de la République Française à la question de la francophonie africaine qui est une nouvelle forme de neuro-colonisation. En effet, le président de la France, conscient que l’Afrique compte plus de francophone que toute l’Europe – suite à une colonisation séculaire – souhaite renforcer cette domination linguistique comme si l’esprit de Jules Ferry et de son « devoir de civiliser », pesait encore de tout son poids sur les indépendances africaines. Contrairement au proverbe qui veut que les bons comptes fassent les bons amis, il semble que pour la France, les bons amis africains assurent les bons comptes de la France. Nous n’oublions pas que jusqu’en 1962, l’enseignement du français dans les anciennes colonies française se faisaient notamment par le « symbole » en Afrique – équivalent de la « planchette » dans les départements des Antilles – servant à discriminer, acculturer et dresser la jeunesse à l’amour du français par la honte et le rejet des langues locales et donc de la culture qui s’y rattache. Un véritable ethnocide assimilationniste.

Solutions proposées

  1. Retour en France de toutes les troupes militaires françaises stationnées en Afrique.
  2. Abrogation des faux états africains créés par les états-majors occidentaux en 1885 à Berlin, et n’ayant été utiles qu’à diviser une Afrique déjà
  3. Création d’une République Fédérale des Etat-Unis d’Afrique gouvernée par des instances gouvernementales propres à l’Afrique, et non assujetties à des réseaux occultes occidentaux. Ses pouvoirs et contre-pouvoirs seront équilibrés, s’inspirant des philosophies africaines (Ubuntu, Maât, etc.). Ainsi, contrairement aux démocraties parlementaires occidentales qui font voter des lois anticonstitutionnelles par des politiciens de carrière – souvent corrompus – dont le métier est de faire voter des lois au profit des lobbies les plus offrants. Le modèle africain permettant l’adoption des lois sera expliqué ultérieurement. L’Afrique sera découpée selon des régions qui recoupent la carte des peuples d’Afrique, car ces peuples qui vivent ensemble et partagent un destin commun forment la Nation, celle-ci étant organisée par les lois de la République fédérale. Toutefois au niveau régional, les citoyens pourront participer à une organisation démocratique avec parlement participatif, afin d’engager les meilleures volontés à s’engager pour leur État au niveau local, mettant ainsi un terme au métier de politicien de carrière.
  4. Création d’une Organisation Africaine de la Santé qui aura pour rôle de financer les recherches scientifiques visant à démontrer scientifiquement – par la méthode du double-aveugle par exemple – l’efficacité des remèdes traditionnels. Rappelons pour exemple que cette démarche à déjà été réalisée avec succès par le Dr Jérôme Munyangui, chercheur biologiste qui a fait la démonstration de l’efficacité de la prise d’Artémisia pour soigner le Paludisme (malaria).
  5. Création dans chaque région de la Fédération d’une Académie des Lettres qui aura pour rôle de décoloniser les langues africaines, de réaliser des lexiques et dictionnaires de ces langues et de créer des mots dans les langues régionales.
  6. Création ou adoption d’une langue continentale Noire, afin de disposer d’une langue partagée par tous les Noirs qu’ils soient du continent ou de la diaspora. Cette langue ne remplacera pas les langues vernaculaires, mais sera apprise en complément de celles-ci comme une langue vivante nationale administrative, économique et commerciale. Les personnes qui le désirent pourront apprendre d’autres langues vivantes locales ou étrangères (tamoul, chinois, russe, français, anglais, allemand, etc.), mais l’enseignement et l’apprentissage de cette langue continentale sera obligatoire.
  7. Abandon des monnaies coloniales comme le franc CFA ou son corollaire l’ECO, et création d’une monnaie fédérale africaine.

2) fin d’un cycle d’injustices qu’ont infligés tour à tour : l’esclavagisme arabo-musulman et européano-catholique, colonialisme et le néo-colonialisme

Nous, la Ligue de Défense Noire Africaine (LDNA), posons le constat suivant, que les africains ont été meurtris par des siècles de persécutions : 14 siècles d’esclavagisme arabo-musulman, 5 siècles d’esclavagisme européano–catholique, 100 ans de colonialisme auxquels on doit ajouter 60 de néocolonialisme. Si tous ces crimes imprescriptibles ne sont pas tout à fait comparables, additionnés au fil des siècles, ces fléaux suffisent à évoquer un sentiment d’empathie pour les noirs, et de dégoût envers leurs anciens bourreaux et leurs héritiers racistes, négationnistes et assimilationnistes.

Il est temps de procéder aux réparations afin de redonner aux victimes leur dignité et leur dû, et aux descendants honnêtes des anciens bourreaux leur dignité et leur réhabilitation dans la race humaine.

Solutions proposées

  1. Création d’un Fond National Français pour la Réparation de la Colonisation au bénéfice des africains qui permettra d’estimer et de dédommager les victimes de la prédation européenne8.
  2. Retour de tous les biens culturels pillés et entreposés dans les musées européens et dédommagement pour le manque à gagner relatif aux richesses engrangées par l’État français dans le cadre de la présentation payante de ces œuvres (musée du Louvre, musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, musée du Quai Branly, etc.).

CONCLUSION

Enfin nous, la Ligue de Défense Noire Africaine demandons à être intégrés en tant qu’observateurs aux discussions et actions relevant des constats et/ou des solutions présentées dans ce manifeste, d’y être intégré en tant que discutant lorsque des points évoqués ici ferons débat et seront soumis à la contradiction, et d’y être intégré en tant qu’évaluateur auprès des institutions compétentes comme le Défenseur des droits, L’Union Européenne, l’Union Africaine, et surtout auprès de l’UNESCO dans le cadre de la décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024), sections justice, reconnaissance et développement. Nous laissons le soins à l’UNESCO et donc aux Nations-Unis – à qui ce manifeste sera prioritairement adressé –, le soins de nous intégrer aux institutions et organismes étatiques ou internationaux (FMI, ONU, UE, UA, G20, BRICS, lorsque cela sera nécessaire pour la défense et l’amélioration9 de ce projet d’unité, de justice et de dignité retrouvées et partagées.

PS : La question des réparations pour l’esclavage arabo-musulman n’ayant aucune raison d’être évoquée en territoire français, elle sera discutée avec la Ligue Arabe

La Ligue de Défense Noire Africaine

Notes

  1. Non pas au sens communément admis d’un animal ou d’un esclave s’étant enfuis dans un environnement pour retrouver sa liberté, mais bien au sens de diaspora résistante aux affres du colonialisme et du néo-colonialisme.
  2. Ce tableau est conservé dans les réserves du Musée des beaux-arts de Strasbourg.
  3. La collection Histoire générale de l’Afrique publiée par l’UNESCO en 8 volumes est une conséquence de ce désir international d’une histoire de l’Afrique par les africains et non par une ancienne puissance coloniale dont les réseaux d’exploitation coloniaux ne sont pas encore tous abolis (France-Afrique, franc CFA, etc.).
  4. Rappelons que la France est la première puissance maritime européenne grâce à ses territoires d’outre-mer, qu’elle fabrique les francs CFA utilisés dans toutes l’Afrique francophone et qu’elle dispose d’un droit de veto à l’ONU par l’approbation des dirigeants corrompus qu’elle maintient au pouvoir dans ces anciennes colonies africaines.
  5. Les noms des familles concernées et les sommes perçues ont été exhumées des archives et publiées en plusieurs volumes par les professeurs Oruno Denis Lara et Inez Fisher-Blanchet. Cf. O. D. Lara, I. Fischer-Blanchet, Propriétaire d’esclave en 1848 …, Paris, L’Harmattan, 2010 – 2011
  6. Voir le scan de l’original du code noir : cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86086055/f4.image
  7. Le discours de Sarkozy à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, concernant la vision française de l’histoire africaine et de l’homme africain, n’en est que l’exemple le plus flagrant et le plus déplorable. Cet exemple témoigne de la sournoiserie que peut se permettre un président de la France, pourtant conscient qu’il prêche dans un lieu portant le nom d’un historien africain majeur ayant participé à la rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique, que l’UNESCO a publié en 8 volumes.
  8. A noter qu’une équipe de chercheurs d’ascendance africaine est en train d’être constituée pour contribuer à l’amélioration de ce manifeste
  9. A noter qu’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs d’ascendance africaine est en train d’être constituée pour contribuer à l’amélioration de ce manifeste.

Le plan CARICOM en dix points pour la justice réparatrice

Ceci est une traduction de la LDNA au bénéfice des francophones

La Commission de la CARICOM Reparations (CRC) affirme que les gouvernements européens

  • · Étaient propriétaires et commerçants d’esclaves africains.
  • · Instruit actions génocidaires sur les communautés autochtones.
  • · Créer les politiques juridiques, financières et fiscales nécessaires à l’asservissement des Africains.

Définies et appliquées en esclavage africain et le génocide indigène que dans leurs « intérêts nationaux ». 
Refusé compensation à la fin de la esclave de leur asservissement. 
Propriétaires d’esclaves à l’ émancipation de indemnisées de la perte des droits de propriété juridiques Africains réduits en esclavage. 
Imposé encore cent ans d’apartheid racial sur la émancipé. 
Imposé pour un cent ans des politiques visant à perpétuer la souffrance sur les émancipés et les survivants du génocide. 
Et ont refusé de reconnaître ces crimes ou d’indemniser les victimes et leurs descendants.

Le contexte

Le CRC est engagé dans le processus de réconciliation nationale internationale. Les victimes et leurs descendants ont le devoir d’appeler la justice réparatrice. 

Leur appel à la justice est la base de la fermeture , ils cherchent à les terribles tragédies qui a déferlé sur l’ humanité au cours de la modernité. Le CRC se met en place des deux générations après le processus d’indépendance nationale, et trouve la domination coloniale européenne comme une partie persistante de la vie des Caraïbes. 

Le CRC fonctionne dans le contexte d’opposition persistante des gouvernements européens à son mandat. 

Le CRC, néanmoins, est optimiste que le programme de justice CARICOM réparatrice (CRJP) seront acceptés comme un chemin nécessaire pour progresser.

Le CRC voit la persistance victimisation raciale des descendants de l’ esclavage et le génocide comme la cause de leur souffrance aujourd’hui. 

Le CRC reconnaît que le préjudice persistant et souffrances subies aujourd’hui par ces victimes comme la principale cause de l’ échec du développement dans les Caraïbes. 

Elle appelle les gouvernements européens à participer au CRJP en vue de préparer ces victimes et les personnes souffrant d’admission complète avec dignité dans l’ ensemble des citoyens de la communauté mondiale. Le CRC ici décrit le chemin de la réconciliation, la vérité et la justice pour VICTIMES ET LEURS DESCENDANTS.

 
1. COMPLET FORMELLE DES EXCUSES

Le processus de guérison pour les victimes et les descendants des esclaves et esclavagistes exige comme condition préalable l’offre d’excuses formelles sincères par les gouvernements de l’ Europe. Certains gouvernements en refusant de présenter des excuses ont publié des déclarations en place Regrets. 

Ces déclarations ne reconnaissent pas que les crimes ont été commis et représentent un refus d’assumer la responsabilité de ces crimes. Des déclarations de regrets représentent, en outre, une réponse répréhensible à l’appel d’excuses en ce sens qu’ils donnent à penser que les victimes et leurs descendants ne sont pas dignes d’excuses. Seulement des excuses formelles explicites suffit dans le contexte de la CRJP.
 

2. RAPATRIEMENT

Plus de 10 millions d’ Africains ont été volés à leur domicile et transportés avec force dans les Caraïbes en tant que réduits en esclavage et la propriété chattel des Européens. Le commerce transatlantique des esclaves est la plus grande migration forcée dans l’ histoire humaine et n’a pas d’ équivalent en termes de l’inhumanité de l’ homme à l’ homme. 

Ce commerce des organes est une entreprise enchaînées commerciale très réussie pour les nations de l’ Europe. La vie de millions d’hommes, de femmes et d’ enfants ont été détruits à la recherche du profit. Les descendants de ces personnes volées ont légalement le droit de retourner dans leur pays d’ origine.

Un programme de rapatriement doit être mis en place et tous les moyens de droit international et de la diplomatie utilisée pour reloger les personnes qui souhaitent revenir. Un programme de réinstallation devrait aborder des questions telles que la citoyenneté et de déployer les meilleures pratiques disponibles en matière de réinsertion communautaire.
 

3. PEUPLES INDIGENES DU PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT

Les gouvernements européens ont commis un génocide sur la population des Caraïbes indigènes. Les commandants militaires ont reçu des instructions officielles par leurs gouvernements pour éliminer ces communautés et de supprimer ceux qui survivent pogromes de la région. 

Génocide et l’ appropriation des terres a la main dans la main. Une communauté de plus de 3.000.000 en 1700 a été réduite à moins de 30 000 en 2000. Les survivants restent traumatisées, sans terre, et sont le groupe social le plus marginalisés dans la région. 

L’Université des Antilles offre une bourse des peuples autochtones dans un effort désespéré de réadaptation. Il est malheureusement insuffisant. Un plan de développement est nécessaire pour réhabiliter cette communauté.
 

4. INSTITUTIONS CULTURELLES

Les nations européennes ont investi dans le développement des institutions communautaires telles que les musées et les centres de recherche afin de préparer leurs citoyens pour comprendre ces CAH. 

Ces installations servent à renforcer dans la conscience de leurs citoyens une compréhension de leur rôle dans l’ histoire comme les dirigeants et agents de changement. 

Il n’y a pas de telles institutions dans les Caraïbes où le CAH ont été commis. Des Caraïbes et maîtres d’ école chercheurs n’ont pas la même occasion. 

Les descendants de ces CAH continuent de souffrir le mépris de ne pas avoir des systèmes institutionnels pertinents par lesquels leur expérience peuvent être racontées scientifiquement. Cette crise doit être dans le recours CRJP.
 

5. CRISE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

La population africaine est descendu dans les Caraïbes la plus forte incidence dans le monde des maladies chroniques dans les formes de l’ hypertension et le diabète de type deux. 

Cette pandémie est le résultat direct de l’expérience nutritionnelle, la brutalité physique et émotionnelle, et les profils de stress globaux associés à l’ esclavage, le génocide et l’ apartheid. Plus de 10 millions d’ Africains ont été importés dans les Caraïbes au cours des 400 années d’esclavage. 

A la fin de l’ esclavage à la fin du 19ème siècle à moins de 2 millions sont restés. L’état de santé chronique des Noirs des Caraïbes constitue aujourd’hui le plus grand risque financier pour le développement durable dans la région. Arresting cette pandémie nécessite l’injection de la science, la technologie et le capital au – delà de la capacité de la région.

L’Europe a la responsabilité de participer à la réduction de cette catastrophe de santé. Les adresses CRJP cette question et demande aux gouvernements de l’Europe à assumer la responsabilité de cet héritage humain tragique de l’esclavage et de la colonisation.
 

6. ANALPHABETISME ERADICATION

A la fin de la période coloniale européenne dans la plupart des régions des Caraïbes, les Britanniques en particulier a quitté les communautés noires et autochtones dans un état général de l’ analphabétisme. Environ 70 pour cent des Noirs dans les colonies britanniques étaient analphabètes dans les années 1960 , lorsque les États-nations ont commencé à apparaître. 

La Jamaïque, la plus grande telle communauté, a accueilli le plus grand nombre de ces citoyens. L’ analphabétisme généralisé a subverti les efforts de développement de ces États-nations et représente un frein à la promotion sociale et économique. 

Les gouvernements des Caraïbes consacrent plus de 70 pour cent des dépenses publiques pour la santé et l’ éducation dans un effort pour déraciner l’héritage de l’ esclavage et de la colonisation. Les gouvernements européens ont la responsabilité de participer à cet effort dans le cadre de la CRJP.
 

7. PROGRAMME DE CONNAISSANCES EN AFRIQUE

La séparation forcée des Africains de leur pays d’ origine a donné lieu à l’ aliénation culturelle et sociale de l’ identité et de l’ appartenance existentielle. Vu refuser le droit dans le droit à la vie, et divorcé par l’ espace de la source de soi historique, les Africains ont imploré le droit de retour et de la connaissance de la route aux racines. 

Un programme d’action est nécessaire pour construire des « ponts d’appartenance ». De tels projets que les échanges scolaires et des visites culturelles, des programmes artistiques communautaires et de performance, les engagements d’ entreprise et religieuses, ainsi que l’ interaction politique, sont nécessaires afin de neutraliser le vide créé par les voyages d’esclaves. 

Ces actions serviront à construire des réseaux de connaissances qui sont nécessaires pour la réhabilitation communautaire.
 

8. REHABILITATION PSYCHOLOGIQUE

Pour plus de 400 ans Africains et leurs descendants ont été classés dans la loi comme non humaine, biens meubles, des biens et des biens immobiliers. On leur a refusé la reconnaissance en tant que membres de la famille humaine par des lois dérivées des parlements et des palais de l’ Europe. 

Cette histoire a infligé un traumatisme psychologique énorme sur les populations de descendants africains. Ce bien est évident tous les jours dans les Caraïbes. 

Seule une approche de la justice réparatrice à la vérité et l’ exposition éducative peut commencer le processus de guérison et de réparation. Un tel engagement appellera à être, par exemple, la nécessité d’ une plus grande intégration des Caraïbes conçu pour permettre le rassemblement de la communauté fragmentée.
 

9. TRANSFERT DE TECHNOLOGIE

400 ans , les politiques commerciales et de production de l’ Europe pourrait se résumer dans le slogan britannique: « pas un clou doit être fait dans les colonies ». 

Caraïbes a refusé la participation au processus d’industrialisation de l’ Europe, et se limitait au rôle de producteur et exportateur de matières premières. Ce système a été conçu pour extraire la valeur maximale de la région et pour permettre l’ accumulation de la richesse maximale en Europe. 

L’efficacité de cette politique signifiait que les Caraïbes est entré dans sa phase de construction de la nation comme un espace en arrière plan technologique et scientifique mal équipée- au sein de l’économie mondiale post – moderne.

Des générations de jeunes originaires des Caraïbes, en conséquence, se sont vu refuser l’adhésion et l’accès à la culture scientifique et technologique qui est le patrimoine de la jeunesse du monde. Transfert de technologie et le partage de la science pour le développement doit être une partie de la CRJP.
 

10. ANNULATION DE LA DETTE

Les gouvernements des Caraïbes qui ont émergé de l’ esclavage et le colonialisme ont hérité de la crise massive de la pauvreté communautaire et institutionnel pour le développement unpreparedness. Ces gouvernements se livrent encore tous les jours dans l’entreprise de nettoyer le désordre colonial afin de se préparer pour le développement. 

La pression du développement a poussé les gouvernements à porter le fardeau des politiques sociales et d’ emploi public en vue de faire face à l’ héritage colonial. Ce processus a donné lieu à des niveaux insoutenables États accumulation de la dette publique qui constituent désormais leur piégeage fiscal.

Ce cycle de la dette appartient bien aux gouvernements impériaux qui ont fait aucune tentative soutenue pour faire face à l’héritage colonial débilitante. Soutien pour le paiement de la dette intérieure et l’annulation de la dette internationale sont des actions réparatrices nécessaires. 
 

Source: http://www.leighday.co.uk/News/2014/March-2014/CARICOM-nations-unanimously-approve-10-point-plan

Traduction de la Déclaration provisoire aux médias du Groupe de travail d’experts des Nations Unies sur les personnes d’ascendance africaine en conclusion de sa visite officielle en Belgique du 4 au 11 février 2019

À la Une

Document de référence pour le public francophone, traduction de la Ligue de Défense Noire Africaine ( https://liguededefensenoireafricaine.com )

Le texte original en anglais est ici : https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=24153&LangID=E

Bruxelles, le 11 février 2019

  1. Le Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine remercie le gouvernement belge pour son invitation à se rendre dans le pays du 4 au 11 février 2019 et pour sa coopération. Nous remercions en particulier le Service public fédéral Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au développement. Nous remercions également le Bureau régional de l’Europe du HCDH pour son soutien à la visite.
  2. Les opinions exprimées dans cette déclaration sont de nature préliminaire et nos conclusions et recommandations finales seront présentées dans notre rapport de mission au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en septembre 2019.
  3. Au cours de la visite, le Groupe de travail a évalué la situation des droits de l’homme des personnes d’ascendance africaine vivant en Belgique et rassemblé des informations sur les formes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, d’afrophobie et de l’intolérance qui y est associée. Le Groupe de travail a étudié les mesures officielles prises et les mécanismes visant à prévenir la discrimination raciale systémique et à protéger les victimes du racisme, ainsi que les réponses à apporter aux multiples formes de discrimination.
  4. Dans le cadre de sa mission d’enquête, le groupe de travail s’est rendu à Bruxelles, Anvers, Liège, Namur et Charleroi. Il a rencontré des hauts responsables du gouvernement belge aux niveaux fédéral, régional, communautaire et local, ainsi que du pouvoir législatif, des forces de l’ordre, des institutions nationales des droits de l’homme, du bureau régional du HCDH, des organisations non gouvernementales, ainsi que des communautés et des personnes œuvrant à la promotion de la droits des personnes d’ascendance africaine en Belgique. Le groupe de travail a visité le Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC). Il a également visité la prison de St. Gilles à Bruxelles.
  5. Nous remercions les nombreuses personnes d’ascendance africaine et autres, représentant des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme, des organisations de femmes, des avocats et des universitaires que nous avons rencontrés lors de la visite. Les contributions de ceux qui travaillent pour promouvoir et protéger les droits des personnes d’ascendance africaine, en créant des initiatives et en proposant des stratégies pour lutter contre le racisme structurel, la discrimination raciale, la xénophobie, l’afrophobie et l’intolérance qui y est associée, sont inestimables.
  6. La protection des droits de l’homme et l’interdiction de la discrimination raciale sont inscrites dans les articles 10 à 11 de la Constitution belge. La législation anti-racisme nationale de la Belgique est la loi anti-discrimination de 1981, mise à jour en 2007. Les régions et les communautés ont également une législation anti-discrimination.
  7. Nous nous félicitons des initiatives prises par les gouvernements fédéral, régionaux et communautaires pour lutter contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. Nous encourageons les efforts de sensibilisation et de soutien à la société civile, notamment par le biais de financements.
  8. Le groupe de travail reconnaît l’important travail du Centre inter-fédéral pour l’égalité des chances (Unia) en matière de protection et de promotion des droits de l’homme et de documentation du racisme et des inégalités aux niveaux fédéral et régional. Unia fournit également des recommandations sur la participation, la tolérance, la discrimination et la diversité, ainsi que sur leur mise en œuvre en Belgique. Ses baromètres sur la diversité fournissent des informations importantes sur la situation des droits de l’homme des personnes d’ascendance africaine.
  9. Tout au long de notre visite, nous avons apprécié la volonté des autorités publiques de débattre de la manière dont les institutions publiques et privées peuvent entretenir les disparités raciales. Nous nous félicitons du réseau national d’experts en matière de criminalité contre les personnes, qui constitue une infrastructure solide pour lutter contre les crimes motivés par la haine. À Bruxelles, Anvers, Liège, Namur et Charleroi, le groupe de travail a reçu des informations sur l’intégration sociale et les efforts interculturels en faveur des nouveaux arrivants, y compris l’orientation vers des cours de langue. À Liège, nous nous félicitons de l’engagement inscrit dans la Charte, Liège contre le racisme .
  10. Le groupe de travail se félicite également des initiatives prises par la société civile pour promouvoir la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine en Belgique.
  11. La diaspora africaine en Belgique s’exprime notamment par le biais de manifestations culturelles telles que le festival de la congolisation, afin de souligner la contribution des artistes congolais au paysage culturel belge et de faire en sorte que les gens commencent à apprécier et à réfléchir sur le patrimoine artistique de la diaspora.
  12. En dépit des mesures positives susmentionnées, le Groupe de travail est préoccupé par la situation des droits de l’homme des personnes d’ascendance africaine en Belgique victimes de racisme et de discrimination raciale.
  13. Il est clair que la discrimination raciale est endémique dans les institutions en Belgique. La société civile a signalé des manifestations communes de discrimination raciale, de xénophobie, d’afrophobie et de l’intolérance qui y est associée et auxquelles sont confrontées les personnes d’ascendance africaine. Les causes profondes des violations actuelles des droits de l’homme résident dans le manque de reconnaissance de l’ampleur réelle de la violence et de l’injustice de la colonisation. En conséquence, le discours public ne reflète pas une compréhension nuancée de la manière dont les institutions peuvent conduire à l’exclusion systémique de l’éducation, de l’emploi et des opportunités. Le groupe de travail conclut que les inégalités sont profondément enracinées en raison de barrières structurelles qui se croisent et se renforcent mutuellement. Des efforts crédibles pour lutter contre le racisme exigent d’abord de surmonter ces obstacles.
  14. Nous notons avec préoccupation les monuments publics et les monuments commémoratifs dédiés aux officiers du roi Léopold II et de Force Publique, en raison de leur complicité dans les atrocités commises en Afrique. Le groupe de travail est d’avis que pour clore le chapitre sombre de l’histoire, la réconciliation et la guérison, il est impératif que les Belges doivent enfin affronter et reconnaître le rôle joué par le roi Léopold II et la Belgique dans la colonisation et son impact à long terme sur la Belgique et l’Afrique. 
  15. Le discours postcolonial le plus visible dans une institution publique belge a lieu au sein du Musée royal de l’Afrique centrale (MRAC) récemment rouvert, qui est à la fois une institution de recherche et une institution culturelle. Le MRAC a cherché à revoir son approche pour y inclure une analyse postcoloniale critique – un changement important pour une institution initialement chargée de diffuser la propagande coloniale. Le groupe de travail est d’avis que la réorganisation du musée n’a pas été suffisamment poussée. Pour les communautés engagées dans un discours postcolonial dynamique, à savoir la société civile et les activistes, la réorganisation n’atteint pas son objectif de fournir un contexte adéquat et une analyse critique. Le groupe de travail note qu’il est important d’éliminer toute propagande coloniale et de présenter avec précision les atrocités du passé colonial de la Belgique. Le MRAC admet que la décolonisation est un processus et signale son intention d’évoluer vers le partage du pouvoir avec les personnes et les institutions d’ascendance africaine.
  16. Le Groupe de travail se félicite de ce processus de décolonisation, étant donné que même la production culturelle récente en Belgique reflète les legs durables du passé colonial. Par exemple, une exposition de huit Africains dans un zoo privé en Belgique en 2002 (des Camerounais amenés en Belgique sans visa) rappelle les «zoos humains» notoires de la Belgique entre 1897 et 1958.
  17. Entre 1959 et 1962, des milliers d’enfants nés de pères blancs et de mères africaines au Congo, au Rwanda et au Burundi, gouvernés par la Belgique, auraient été enlevés et envoyés en Belgique pour adoption. Le groupe de travail note avec approbation que l’appel des Métis de Belgique de 2016 en faveur de la reconnaissance des États a suscité des excuses de la part de l’Église catholique l’année suivante, ainsi qu’une résolution parlementaire de 2018 sur la ségrégation subite par les métis de la colonisation belge en Afrique . Le groupe de travail se félicite de l’octroi d’un financement pour la collecte de données, la recherche et la responsabilité dans ce cadre.
  18. La Belgique fait souvent référence à des objectifs interculturels plutôt que multiculturels dans l’idée de préserver le patrimoine et les pratiques culturels tout en coexistant dans la paix et la prospérité, dans le respect des intersections et de l’interaction des différentes cultures. Cette diversité comprend des citoyens, des migrants, des personnes de première, deuxième et troisième générations, des personnes très instruites et des groupes qui ont énormément contribué à l’état belge moderne. L’interculturalité exige la réciprocité, le rejet des stéréotypes culturels préjudiciables et la valorisation de toutes les cultures, y compris celles des personnes d’ascendance africaine.
  19. Le groupe de travail note avec préoccupation l’absence de données ventilées fondées sur l’origine ethnique ou la race. Des données ventilées sont nécessaires pour garantir la reconnaissance des personnes d’ascendance africaine et surmonter l’invisibilité sociale historique. Sans ces données, il est impossible de garantir que les engagements déclarés de la Belgique en matière d’égalité sont effectivement réalisés. Certains organes antidiscriminatoires ont trouvé des données indirectes (relatives à l’origine parentale) qui ont alimenté des analyses sur l’égalité et le racisme; des données supplémentaires relatives au regroupement familial (et d’autres données) peuvent également étendre ces analyses aux citoyens belges d’ascendance africaine.
  20. La Belgique a un système politique complexe. Cela ne doit pas entraver le respect de ses obligations en matière de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée. L’absence d’une institution nationale des droits de l’homme de statut A et d’un plan d’action national de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie, l’afrophobie et l’intolérance qui y est associée doit être abordée. La Belgique devrait s’engager activement dans un partenariat avec les personnes d’ascendance africaine, en particulier des experts en navigation dans ces complexités, afin de promouvoir l’égalité et de réduire les disparités raciales profondément enracinées.
  21. Le groupe de travail note que la société civile et les forces de l’ordre reconnaissent la prédominance du profilage racial dans les activités de la police. Les politiques antiterroristes auraient contribué à accroître le profilage racial par les forces de l’ordre. La police fédérale a pris acte de l’inquiétude suscitée par le profilage racial et a fourni des informations supplémentaires sur une étude pilote menée à Malines afin de documenter tous les arrêts et toutes les recherches (y compris une base narrative pour l’arrêt) sur une période de deux ans. Cependant, on ne sait pas comment cela peut effectivement cibler le profilage racial, car la race des membres de la communauté arrêtés par la police ne figure pas parmi les données saisies dans le rapport d’arrêt.
  22. Le groupe de travail a visité la prison de St. Gilles à Bruxelles. Le groupe de travail a constaté que la prison était délabrée et surpeuplée. Son déménagement est prévu pour 2022. Les grèves fréquentes du personnel pénitentiaire ont un impact considérable sur les conditions de détention des personnes incarcérées, y compris les suspensions de visites, les douches, l’accès au téléphone, les loisirs et les verrouillages prolongés. Les détenus ont également exprimé leur préoccupation face au manque d’attention accordée à leurs demandes de soins médicaux. Des cas individuels de comportement raciste de la part de gardes ont également été rapportés, et l’administration s’est engagée à conseiller individuellement les auteurs et à adopter une tolérance zéro pour le racisme.
  23. Le Groupe de travail note avec une profonde préoccupation le manque de représentation des personnes d’ascendance africaine dans les domaines judiciaire, de l’application de la loi, des services gouvernementaux, des services correctionnels, des conseils municipaux, des parlements régionaux et fédéral. Ces institutions ne reflètent pas la diversité de la population belge. Lorsque le groupe de travail s’est rendu en Belgique en 2005, la police fédérale a signalé l’existence d’un programme de recrutement solide pour promouvoir la diversité. Bien que ce programme ait de nouveau été présenté comme un engagement sérieux, aucune donnée n’est actuellement disponible pour établir quelles améliorations, le cas échéant, ont été apportées au cours des 14 dernières années et si le programme a été couronné de succès.
  24. Des membres de la société civile et des membres de la communauté ont souligné l’absence de modèles positifs dans les médias, les panneaux d’affichage, la télévision et les films belges. La Communauté française a fait référence aux meilleures pratiques concernant un baromètre de la presse écrite visant à mesurer l’égalité et la diversité parmi les journalistes et le contenu des informations, et à créer un groupe d’experts pour élargir la représentation. 
  25. Le groupe de travail a relevé des lacunes dans l’exercice des droits économiques, sociaux et culturels chez les personnes d’ascendance africaine en Belgique. Selon les recherches, 60% des Afro-Belges ont un niveau d’instruction élevé, mais ils sont quatre fois plus susceptibles d’être au chômage que la moyenne nationale. Quatre-vingt pour cent affirment avoir été victimes de discrimination dès leur plus jeune âge. Les fonctionnaires ont systématiquement rationalisé l’exclusion systématique des personnes d’ascendance africaine en faisant référence à la langue et à la culture, même dans les cas impliquant des Belges de deuxième génération. 
  26. Les membres de la société civile ont répété à maintes reprises au groupe de travail que les Belges d’ascendance africaine étaient confrontés à un «déclassement» et à d’autres problèmes d’emploi. Les diplômés universitaires et diplômés ont déclaré travailler bien au-dessous de leur niveau d’instruction, y compris les travaux manuels bien qu’ils possèdent des certificats universitaires délivrés par des universités belges. Ils ont également souligné la difficulté d’obtenir la reconnaissance des diplômes étrangers. Ils ont également signalé une exclusion systématique de l’aide à l’emploi, les centres pour l’emploi ayant refusé de renvoyer les personnes d’ascendance africaine vers des opportunités d’emploi correspondant à leur niveau d’instruction. UNIA a également documenté une dégradation généralisée de l’emploi et la prévalence des personnes d’ascendance africaine qui travaillent bien en dessous de leur niveau d’éducation, bien qu’elles comptent parmi les plus éduquées de la société belge.
  27. Le groupe de travail s’inquiète de ce que les programmes des écoles primaires et secondaires ne reflètent pas de manière adéquate l’histoire de la colonisation ainsi que l’histoire et les contributions des personnes d’ascendance africaine en Belgique. Que l’histoire coloniale de la Belgique soit mentionnée dépend en grande partie de l’intérêt et de l’initiative de chaque enseignant. Là où le programme existe, il semble récapituler la propagande coloniale, y compris la suggestion que le développement économique est venu en Afrique à la suite de la colonisation en omettant de faire référence à des personnalités historiques d’ascendance africaine telles que Patrice Lumumba. Selon les témoignages, un quart des diplômés du secondaire ne savent pas que le Congo était une ancienne colonie belge.
  28. Lors de chaque interaction avec la société civile, le Groupe de travail a entendu des témoignages sur la pratique systématique consistant à détourner les enfants d’ascendance africaine vers une formation professionnelle ou manuelle et de les écarter de la trajectoire de l’enseignement général. Cela a de graves répercussions sur le droit à l’éducation et le droit à l’enfance. Les parents ont déclaré s’être battus pour empêcher leurs enfants d’être détournés, s’opposer aux transferts pour la formation professionnelle, éviter de faire classer leurs enfants avec des troubles du comportement ou d’apprentissage et menacer de faire appel à des services de protection de l’enfance. Quelques parents ont discuté de stratégies créatives pour naviguer dans ces systèmes et sécuriser l’éducation de leurs enfants, notamment en utilisant le processus de test scolaire à domicile et en inscrivant leurs enfants dans un internat.
  29. Plusieurs membres de la communauté ont discuté de l’impact grave sur leur santé mentale dû à la discrimination raciale. Cela incluait des insultes raciales individualisées et des traitements hostiles, et plusieurs membres de la société civile de différents endroits ont mentionné l’impact dramatique du racisme quotidien sur leur vie – y compris la dépression et le fait de se retirer – et le fait que personne dans les écoles de leurs écoles ne s’était jamais aperçu ni intervenu .
  30. La société civile a signalé de fréquentes discriminations sur les marchés du logement et de la location. Ils seraient immédiatement rejetés par les propriétaires qui pourraient détecter un accent africain au téléphone, qui ont reconnu leurs noms en tant qu’Africains ou qui ont informé que l’appartement n’était pas disponible une fois qu’ils ont rencontré le propriétaire en face à face. Le gouvernement a été informé de l’utilisation d’appels mystérieux, une procédure impliquant l’utilisation de testeurs lorsque les propriétaires ont été identifiés comme potentiellement discriminants de manière illégale. Le programme n’a été lancé que récemment, conformément au rapport Unia et conjointement avec eux, et peu de dossiers avaient été complétés au moment de notre visite. 
  31. Des membres de la société civile et des membres de la communauté ont déclaré au groupe de travail sur l’intersectionnalité que les personnes répondant aux critères de plusieurs groupes marginalisés peuvent être particulièrement vulnérables, faire face à une violence et à un harcèlement extrêmes, tout en restant souvent invisibles ou dépourvues de priorité, même au sein de communautés d’ascendance africaine. Cela est particulièrement vrai pour les sans-papiers d’ascendance africaine dont la vie est particulièrement précaire et qui ne sont pas régularisés depuis des années. En outre, les femmes d’ascendance africaine, en particulier les migrantes récentes, ont du mal à obtenir justice, un soutien social, voire un abri pour la violence domestique.
  32. Les personnes d’ascendance africaine et d’identité religieuse musulmane ont demandé pourquoi les forces de l’ordre avaient présumé de liens terroristes. Certains responsables publics ont implicitement reconnu leur rôle à cet égard, notamment en défendant l’utilisation du profilage racial en tant que tactique antiterroriste et en suggérant une fausse équivalence entre les efforts anti-radicalistes et les programmes antiracistes, c’est-à-dire en ne comprenant pas que les suppositions racistes relatives au radicalisme sont inexactes, fondées sur des préjugés et détournent des ressources essentielles de la protection de la société belge contre les menaces réelles.
  33. Le groupe de travail s’inquiète de la montée du nationalisme populiste, du discours de haine raciste et du discours xénophobe en tant qu’outil politique. Nous réitérons les préoccupations exprimées par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale en 2015 selon lesquelles le gouvernement n’a toujours pas adopté de législation déclarant les organisations qui promeuvent et incitent à la discrimination raciale illégale, conformément à l’article 4 de la Convention.
  34. L’utilisation de blackface, de caricatures racialisées et de représentations racistes de personnes d’ascendance africaine est choquante, déshumanisante et méprisante. Malheureusement, la republication de Tintin au Congo inédite et sans contextualisation perpétue les stéréotypes négatifs et devrait être supprimée ou contextualisée avec un addendum reflétant les engagements actuels en matière de lutte contre le racisme.
  35. Le groupe de travail a eu peu de connaissances sur la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. La société civile est prête à soutenir la mise en œuvre du Programme d’activités de la Décennie internationale.  
  36. Les recommandations suivantes sont destinées à aider la Belgique dans ses efforts pour lutter contre toutes les formes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie, d’afrophobie et de l’intolérance qui y est associée:
  37. Le gouvernement belge devrait adopter un plan d’action national inter-fédéral complet contre le racisme, respectant les engagements pris en 2002 à la suite de la Conférence mondiale contre le racisme. Le plan d’action national contre le racisme devrait être élaboré en partenariat avec les personnes d’ascendance africaine.
  38. Adopter une stratégie nationale pour l’inclusion des personnes d’ascendance africaine en Belgique, y compris les migrants, et créer une plate-forme nationale pour les personnes d’ascendance africaine.
  39. Mettre en place une institution nationale des droits de l’homme indépendante, conformément aux Principes de Paris et en partenariat avec les personnes d’ascendance africaine.  
  40. Le gouvernement devrait envisager de ratifier la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.
  41. Le Groupe de travail prie instamment le Gouvernement de se conformer aux recommandations formulées par l’Unia, notamment celles relatives à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.
  42. Le groupe de travail demande instamment au gouvernement de financer des projets créatifs de personnes d’ascendance africaine telles que la Maison de la culture africaine, entre autres, dans le but de renforcer la visibilité de toutes les formes d’expression africaine et de préserver l’histoire et la mémoire de la diaspora africaine.  
  43. Nous exhortons les universités de toute la Belgique à créer des chaires en études africaines et à donner la priorité à l’embauche de professeurs d’ascendance africaine afin de favoriser la recherche et la diffusion des connaissances dans ce domaine, ainsi que de diversifier l’académie.
  44. Le gouvernement devrait veiller à financer les associations de lutte contre le racisme dirigées par des personnes d’ascendance africaine afin de leur permettre d’être des partenaires dans la lutte contre le racisme. Le groupe de travail recommande également des mécanismes de financement inclusifs pour les entrepreneurs d’ascendance africaine.
  45. Nous nous félicitons de l’attribution du nom de l’ancien Square du Bastion à la place Patrice Lumumba en juin 2018, ainsi que d’une exposition commémorative sur les soldats congolais qui ont combattu pendant la Première Guerre mondiale et encourageons la commémoration durable et continue des contributions des personnes d’ascendance africaine et le retrait des marqueurs. de la période coloniale.  
  46. Nous exhortons le gouvernement à reconnaître et à rendre visible les personnes tuées au cours de la période de colonisation, les soldats congolais ayant combattu pendant les deux guerres mondiales et à reconnaître les contributions culturelles, économiques, politiques et scientifiques des personnes d’ascendance africaine à la guerre. développement de la société belge par la mise en place de monuments, de mémoriaux, de noms de rues, d’écoles, de bâtiments municipaux, régionaux et fédéraux. Cela devrait être fait en consultation avec la société civile.
  47. Le Groupe de travail recommande la justice réparatrice en vue de clore le chapitre sombre de l’histoire et en tant que moyen de réconciliation et de guérison. Nous exhortons le gouvernement à présenter des excuses pour les atrocités commises pendant la colonisation. Le droit à réparation pour les atrocités commises dans le passé n’est soumis à aucune prescription. Le groupe de travail recommande le plan d’action en dix points de la CARICOM pour la justice réparatrice comme cadre directeur.
  48. Le groupe de travail soutient la création d’une commission vérité et le projet de loi devant le Parlement intitulé «Plan de travail mémorial établissant les faits et les implications des institutions belges au Congo, au Rwanda et au Burundi», daté du 14 février 2017.
  49. Les autorités devraient garantir un accès complet aux archives utiles aux recherches sur le colonialisme belge.
  50. Le groupe de travail demande instamment aux autorités compétentes de veiller à ce que le MRAC se voit confier des tâches et des responsabilités dans le contexte de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. Dans ce contexte, le groupe de travail recommande de doter le MRAC de ressources financières et humaines appropriées lui permettant d’exploiter pleinement le potentiel de cette institution et de poursuivre l’amélioration et l’enrichissement de son contenu, contribuant ainsi à une meilleure prise de conscience et à une meilleure compréhension. héritage tragique du colonialisme belge, ainsi que les défis passés et actuels en matière de droits de l’homme des personnes d’ascendance africaine.
  51. Le groupe de travail encourage le MRAC, en collaboration avec des historiens de l’Afrique et de la diaspora, à supprimer toutes les expositions racistes offensantes et à garantir des explications détaillées et un contexte permettant d’informer et d’éduquer les visiteurs sur l’histoire coloniale de la Belgique et son exploitation de l’Afrique.
  52. Le groupe de travail demande instamment au gouvernement de fournir un financement spécifique et ciblé au MRAC afin d’enrichir son analyse postcoloniale. Ce financement devrait permettre des innovations telles que les codes QR sur les pancartes des musées, afin de fournir plus de contexte et d’enrichir les analyses intersectionnelles, notamment les interactions historiques et actuelles entre race, genre, sexualité, statut migratoire, religion et autres critères pertinents.
  53. Le groupe de travail demande instamment au gouvernement de soutenir financièrement une campagne d’éducation du public en partenariat avec les personnes d’ascendance africaine, afin de mieux connaître et comprendre l’héritage du colonialisme belge.
  54. Le groupe de travail recommande vivement au gouvernement de collecter, compiler, analyser, diffuser et publier des données statistiques fiables, ventilées par race et sur la base de l’auto-identification volontaire, et prend toutes les mesures nécessaires pour évaluer régulièrement la situation des personnes et des groupes de personnes sont victimes de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.
  55. Le groupe de travail demande au gouvernement de s’attaquer au profilage racial et d’instaurer une politique de documentation et d’analyse des arrêts et des perquisitions à l’échelle nationale, y compris la race et la couleur de la peau, afin de promouvoir et d’assurer l’égalité et la justice des activités de maintien de l’ordre; atténuer l’application sélective de la loi; traiter les préjugés persistants, les stéréotypes et les croyances concernant la nécessité de surveiller et de contrôler les personnes d’ascendance africaine.
  56. Veiller à ce que le cadre solide mis en place pour la poursuite des crimes de haine soit davantage utilisé dans la pratique.
  57. Examiner les initiatives en matière de diversité dans les institutions judiciaires ainsi que dans d’autres secteurs, notamment l’éducation et les médias, afin de définir des critères clairs permettant d’accroître la diversité de manière mesurable, de surmonter la discrimination structurelle et les préjugés inconscients au moyen de mesures positives, conformément aux dispositions de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes. discrimination raciale.
  58. Clarifier et simplifier la compétence des autorités antidiscriminatoires, en créant un guichet unique pour faciliter le signalement des victimes et pour coordonner et renforcer la responsabilité des auteurs de harcèlement et de violence racistes, y compris des procédures judiciaires accélérées.
  59. Le gouvernement devrait examiner et veiller à ce que les manuels scolaires et le matériel pédagogique reflètent avec exactitude les faits historiques liés aux tragédies et aux atrocités du passé, telles que l’esclavage, le commerce des Africains réduits en esclavage et le colonialisme. La Belgique devrait utiliser l’Histoire générale de l’Afrique de l’UNESCO pour éclairer son programme d’enseignement, parmi des textes faisant autorité de même orientation. Nous exhortons le gouvernement à promouvoir une connaissance, une reconnaissance et un respect accrus de la culture, de l’histoire et du patrimoine des personnes d’ascendance africaine vivant en Belgique. Cela devrait inclure l’enseignement obligatoire de l’histoire coloniale de la Belgique à tous les niveaux du système éducatif.
  60. Les ministères de l’éducation et les communautés locales doivent déterminer s’il existe une différence statistiquement significative dans le détournement des enfants d’ascendance africaine de l’enseignement ordinaire vers les filières d’enseignement professionnel ou technique, par rapport aux enfants belges de race blanche. 
  61. Tous les enseignants doivent suivre une formation antiraciste, y compris une formation sur les préjugés implicites et des manifestations spécifiques dans le cadre de leur travail. La formation devrait comporter des tests pour évaluer la compréhension de la diversité chez les enseignants.
  62. Tous les agents publics chargés de responsabilités en matière d’éducation doivent élaborer des processus et des critères clairs, objectifs et transparents qui régissent le moment où un enfant doit être détourné de l’enseignement ordinaire, de la nécessité de se prémunir contre les préjugés implicites et les résultats fondés sur la race dans la prise de décision, ainsi que du droit. des parents à résister ou à rejeter les recommandations des enseignants sans harcèlement.
  63. Le gouvernement devrait prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la discrimination raciale et garantir la pleine mise en œuvre du droit à un niveau de vie suffisant, notamment du droit à un logement convenable, à l’accès à des soins de santé abordables, à l’emploi et à l’éducation pour les personnes d’ascendance africaine.  
  64. Investir dans des mesures intégrées de renforcement de la confiance entre la police, les institutions judiciaires, l’Unia, les institutions d’intégration sociale, les associations antiracistes et les victimes de discrimination raciale et de violence fondée sur le sexe et la race, afin de garantir que les actes racistes, la violence ou les crimes soient systématiquement dénoncés , poursuivi et indemnisé.
  65. La Belgique devrait procéder à un audit de l’équité raciale au sein de ses institutions publiques et inciter les employeurs et les institutions privés à faire de même. L’audit a pour objet de rechercher les biais systémiques et la discrimination dans le cadre des activités courantes et courantes des entreprises. La Belgique devrait s’engager à publier les résultats et à mettre en œuvre les recommandations développées dans le cadre du processus d’audit.
  66. La Belgique devrait examiner les statistiques et les données indirectes existantes afin de déterminer si les personnes d’ascendance africaine en Belgique, y compris les citoyens belges d’ascendance africaine, connaissent et exercent leurs droits de l’homme conformément aux moyennes de l’ensemble des Belges. Cela inclut des données sur la citoyenneté, le lieu de naissance des parents et les données de regroupement familial pour la réunification des pays d’ascendance africaine.
  67. La Belgique devrait adopter des protocoles clairs, objectifs et transparents pour les agences pour l’emploi, afin de s’assurer qu’elles ne perpétuent pas les stéréotypes et les préjugés, exigeant notamment que les références soient fondées sur le niveau d’éducation ou d’expérience et reconnaissant que la langue ne devrait pas être un facteur de disqualification une fois une compétence mesurable. est déterminé.
  68. Le Groupe de travail recommande au Gouvernement d’appuyer et d’organiser un débat ouvert sur l’utilisation des caricatures noires, racialisées et la représentation raciste des personnes d’ascendance africaine. La republication de Tintin au Congo devrait être retirée ou contextualisée avec un addendum reflétant les engagements actuels en matière de lutte contre le racisme.
  69. Le Groupe de travail appelle les responsables politiques à tous les niveaux de la société à éviter d’instrumentaliser le racisme, la xénophobie et les discours de haine dans l’exercice de leurs fonctions politiques et à les encourager à promouvoir l’inclusion, la solidarité, la non-discrimination et des engagements concrets en faveur de l’égalité. On rappelle également aux médias son rôle important à cet égard.
  70. Le groupe de travail rappelle aux médias leur rôle important en tant que chien de garde public, chargé de veiller à ce que des informations factuelles et fiables sur les personnes d’ascendance africaine soient rapportées.
  71. Le Groupe de travail demande instamment au Gouvernement de faire participer les organisations de la société civile représentant les personnes d’ascendance africaine à l’élaboration des lois importantes qui les concernent et au financement adéquat de ces organisations.
  72. La Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine devrait être officiellement lancée en Belgique au niveau fédéral.
  73. Le groupe de travail encourage également le gouvernement à poursuivre la mise en œuvre du programme de développement durable à l’horizon 2030 en Belgique, en mettant l’accent sur les indicateurs pertinents pour les personnes d’ascendance africaine, en partenariat avec la société civile. Compte tenu du rapport de Statbel sur la pauvreté publié en 2018, le groupe de travail appelle le gouvernement à éliminer le racisme structurel afin d’atteindre les objectifs de développement durable. 
  74. Le Groupe de travail tient à réitérer sa satisfaction devant la volonté du gouvernement d’engager un dialogue, une coopération et des actions pour lutter contre la discrimination raciale. Nous espérons que notre rapport soutiendra le gouvernement dans ce processus et nous exprimons notre volonté d’aider à cette entreprise importante.

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